Jours 4 et 5 : Reportage photo INEDIT sur la grotte de Thawr

Après la journée éprouvante, physiquement, de la veille. La matinée fut entièrement consacrée au repos. L’après-midi, j’ai pu, al hamdoulillah, pour la première fois de cette omra, rester à la mosquée sacrée du 3asr jusqu’à la prière du 3icha, l’ambiance y était magique 🙂

Je ne sais pas si c’est toujours le cas ou cela est propre au lundi, le premier étage est quasi-entièrement (bon il est réduit à cause des travaux quand même) aux cercles d’apprentissage du Coran, on y voit des dizaines de cercles de jeunes enfants avec leur cheikh, ils passent à tour de rôle pour réciter pendant que les autres continuent à réviser, c’était juste beau à observer 🙂

Qui dit lundi, dit “jeûne” et il est de coutume de rompre le jeûne au Haram grâce à tous les bienfaiteurs qui approvisionnent les fidèles en dattes, café, thé, et autres petites choses sympas. Ce soir par exemple j’ai pu découvrir un super mariage entre la datte et le beurre de cacahuètes, super mélange lol. Vous prenez une datte et vous la plongez dans du beurre de cacahuètes et ça donne un truc super sympa en bouche.

Là je vais vous parler de quelque chose qui m’a assez énervé pour tout vous dire.

Vous savez maintenant que je suis bien engagé dans la lutte contre le gaspillage de façon générale et contre l’utilisation des gobelets jetables, notamment ici à la Mecque et à Médine.

Pendant que, al hamdoulillah, nous sommes entrain de sensibiliser les frères et les soeurs à utiliser plutôt leurs gourdes, bouteilles et/ou gobelets réutilisables évitant, ainsi, de contribuer au massacre écologique provoqué par l’utilisation abusive des gobelets en plastic, voilà que les saoudiens nous ont introduit un nouveau gouffre et une nouvelle catastrophe écologique : les sacs en plastic pour y mettre ses chaussures.

Sérieux, on a fonctionné comment pendant toutes ces années passées ? Il y a bien des étagères prévues à cet effet non ? Et au pire, on peut parfaitement poser nos chaussures devant nous sur le marbre, c’est quoi le souci ? De toutes façons, avec ou sans chaussures les auto-laveuses et les équipes de nettoyage passent partout. J’y vois juste un “service” en plus à proposer aux pèlerins mais qui ne tient pas compte, malheureusement, des conséquences d’un tel geste. Alors après l’opération Zéro Gobelets, est venu également le temps de l’opération Zéro sachets en plastic pour les chaussures. 🙂

Sinon, en allant acheter un parfum spécifique qu’un frère m’avait demandé chez Al-Arabia (je n’y avais jamais mis les pieds auparavant) je me suis dit qu’il était utile pour vous que vous sachiez la chose suivante.

Lorsqu’un frère m’a dit : “super, en ce moment chez Al Arabia il y a 50% sur tous les produits”. Ce que le frère ne savait pas, c’est que c’est 50% chez eux TOUTE l’année, et depuis plusieurs années, et il n’y pas qu’eux qui le font, tous les concurrents font du 50% toute l’année. Mais étant donné que les pèlerins ne reviennent pas plusieurs fois par an, ni même tous les ans, personne ou presque ne peut remarquer cette arnaque. Alors s’il vous plait, si vous y allez, ne vous vous dites pas :”super y a des promos”, dites vous juste que c’est le prix normal 🙂

JOUR 5 : Une première pour moi : La grotte de Thawr

Ne me demandez pas pourquoi, mais je n’ai jamais pensé me rendre à la grotte de Thawr avant cette année. Lors des 2 dernières Omras j’y avais fortement pensé mais ne pouvant pas m’absenter une demi-journée, je m’étais dit que la prochaine fois que j’aurais une matinée à moi, et bien je m’y rendrais inchaAllah. Et ce fut aujourd’hui al hamdoulillah.

Je voulais absolument m’y rendre seul sans groupe, car c’est une première pour moi, et pour cette raison je ne voulais pas engager avec moi un groupe vers une inconnue, je ne savais pas à quoi allait ressembler cette sortie.

Croyez moi, j’ai bien fait d’y aller seul (enfin avec le frère qui m’accompagne depuis Uckange) comme vous allez le voir 😀

Pour se rendre au pied de la montagne de Thawr (abritant la grotte du même nom et qui a servi à abriter le prophète 3alayhi salam et sidna Abou bakr radiyallahou 3anh pendant la Hijra) vous devez prendre un taxi (comptez 40 ryals l’aller/retour).

En arrivant sur place on observe un petit mont, disons, un petit 50 mètres et on se dit : “ça vaaaaaaaaaaaaa, en une heure c’est réglé cette histoire de la grotte de Thawr.”

Début de la montée vers la grotte de Thawr

Puis on arrive au sommet du petit mont et on se dit : mais où est la grotte ?

Heu, où est la grotte de Thawr ? je suis au sommet là !!!! o_O

On est resté là un bon 5 min à nous demander quoi comment par où … lol jusqu’à ce qu’une voix lointaine nous crie dessus : Heeeeeeeeeeeeeeey, on se retourne et on aperçoit des pointes lointaines représentant des humains 🙂

Et oui, ce n’était pas par là, on a loupé une bifurcation. On se dirige vers ces hommes pensant que la grotte était là. Quand nous y sommes arrivés on s’est rendu compte qu’on avait tout faux, et que la grotte de Thawr se trouve, non pas sur un petit mont mais au sommet de la gigantesque montagne de Thawr, perchée à pas loin de 800 mètres, et oui, c’est haut, très très haut, et là où les hommes nous ont appelés, et bien c’était même pas 5% de ce qui nous attendait.

Le début des choses sérieuses :/

La première chose que l’on remarque c’est qu’il n’y a pratiquement personne, franchement, on a douté plus d’une fois si c’était bien là, heureusement qu’il y avait des indicateurs, comme certaines inscriptions sur les roches et des traces de passage humain.

Sur toute la montée on a rencontré quelques pakistanais, quelques turcs et 3 arabes (2 égyptiens et un algérien), eux descendaient et nous on montait.

Le très peu de personnes que l’on a rencontrées

Sur le chemin, on a pu apercevoir des excréments de mulet, à ce moment là j’avais le morale et j’ai dit à mon ami : ça, ça veut dire un truc, devinez quoi !!! 🙂

Cela veut dire que des mulets sont passés par là pour transporter de la marchandise, car ils supportent très bien le poids et les montées, et ça veut donc dire qu’il y a bien un vendeur d’eau quelque part dans cette montagne. Ce fut une délivrance pour nous, car, comme on ne pensait pas qu’on allait y rester longtemps on était pas bien équipé et la petite bouteille de Zamzam qu’on avait a été bue les 5 premières minutes 🙂

Le voici le refuge à mi-parcours

Voici à quoi je ressemblais à mi-parcours à l’aller, épuisé, mal aux rotules, mais ça va al hamdoulillah

Vue vers l’extérieur depuis le refuge du mi-parcours

Nous avons ensuite continué notre ascension, on peut y observer l’étendue de la ville de Makkah du côté Sud de la ville.

On a croisé ce chat quasiment au sommet de la montagne de Thawr, je l’ai envié le pauvre lol il n’avait absolument pas l’air de galérer comme nous 🙂

On arrive enfin au sommet de la montagne, après 1h30 de montée (contre 20 à 25 minutes pour Hira histoire que vous ayez une idée comparative). On y voit d’abord le refuge du sommet :

On s’y installe et on achète encore une fois de l’eau, on a du boire quelque chose comme 2L chacun entre la montée et la descente.

Il y a deux accès à la grotte de Thawr, une par le bas que voici :

Et une par le haut que voilà :

Quant à la grotte elle même, là où le prophète 3alayhi salam s’était réfugié avec sidna Abou bakr radiyallahou 3anh lors de leur émigration vers Médine, et bien la voici de l’intérieur, gros gros moment d’émotion :
Il n’y avait personne, nous y sommes restés un bon 10 minutes, et comme on était bien usés, on s’est allongé dedans pour nous reposer, on restait encore quelques minutes en plus et on aurait dormi je pense, après tout, le prophète 3alayhi salam y a dormi non ? 🙂

La descente fut très douloureuse soubhanallah, je comprenais pourquoi il n’y avait pas autant d’engouement pour cette grotte que pour celle de Hira, c’est clairement plus physique, plus intense, il faut être dans de sacrés bonnes conditions pour y aller. Si nos jambes tremblent lorsque l’on descend de Hira (alors que la descente ne dure que 15/20 min maxi), imaginez le tremblement des jambes d’une descente d’une heure environ !

Tellement on avait les jambes qui tremblaient qu’on ne pouvait pas avancer, pas du tout, on a du taper une pause d’une demi-heure dans le refuge de mi-parcours, on a failli nous endormir carrément.

Peu importe al hamdoulillah, on l’a fait, on a bu Zamzam pour qu’Allah nous aide à récupérer le plus vite possible, ça reste l’un des moments les plus intenses que j’ai vécus ici à Makkah. La question est la suivante : est-ce que, malgré la galère qu’elle représente, je suis prêt à y retourner ? Oui si je trouve des gens motivés 🙂

Sur ce, je vous dis à demain inchaAllah où, entre autres choses, je reviendrai brièvement sur l’ambiance Algérie ici à Makkah pendant et après le match Belgique-Algérie, j’ai même des photos à vous montrer 🙂

Barakallahou fikoum et à demain inchaAllah